Date

24/août/2023

Par

Aire commune

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Portraits Desjardins

PORTRAITS ENTREPRENEURS | CLAIRE TOUSIGNANT (MASSIVart)

Article présenté par DESJARDINS

Image de l'article PORTRAITS ENTREPRENEURS | CLAIRE TOUSIGNANT (MASSIVart)

ENTREVUE AVEC CLAIRE TOUSIGNANT, ASSOCIÉE DIRECTRICE CHEZ MASSIVART (MONTRÉAL)

Cette série de portraits entrepreneurs est présentée par Desjardins dans le cadre du Réseau Îlots d’été 2023. Ce projet vise à célébrer les réussites d’entreprises d’ici et le parcours des individus qui y ont contribuer. 

Îlots d'été

Pouvez-vous m’expliquer brièvement ce qu’est MASSIVart et quel est votre rôle au sein de cette entreprise ?

Claire T.

MASSIVart c'est une agence d'art public et de placemaking. On fait de la production, de la curation et de la gestion pour des projets dans ce domaine-là. On a trois bureaux : un à Mexico, un à Montréal et puis un à Toronto. Je suis pour ma part directrice associée du bureau de Montréal, je m'occupe donc de l'équipe locale, je développe nos collaborations stratégiques et je contribue aux opérations de notre division.

Îlots d'été

Quelles circonstances ou expériences vous ont poussé à choisir l'entrepreneuriat dans le domaine de l'art et de l’aménagement d’espaces publics ?

Claire T.

Mon père est entrepreneur. Dès l'âge de 12 ans, j'ai commencé à travailler au sein de son entreprise. J'ai donc toujours grandi avec ce modèle de “touche à tout”, et j’ai appris très jeune la valeur d’aptitudes telles que le leadership, la prise autonome de décisions, et la confiance en ses ambitions. Je crois que c’est cet ensemble de valeurs qui a grandement influencé mon parcours. Initialement, je ne me dirigeais vraiment pas dans cette voie. Je croyais plutôt vouloir travailler pour le gouvernement et les ambassades. Mais en explorant un peu cet univers, j'ai vite compris que j’avais besoin d’une plus grande liberté, d'exprimer ma créativité et de pouvoir développer mon côté «problem solver». C'est à ce moment-là que j'ai commencé à envisager d'autres options. Après avoir évolué dans le secteur de la finance durant deux ans, j'ai plutôt décidé de m'orienter vers les industries créatives. Je souhaitais être dans un domaine qui se rapprochait de mes passions personnelles, et un milieu qui me correspondrait davantage. À cette époque, mes amis venaient tout juste de lancer une entreprise culturelle, qu’on connaît désormais sous le nom de MASSIVart. Ils avaient besoin d'un coup de main au niveau du développement des affaires, de la structuration de l’entreprise et des opérations. J’ai donc décidé de faire le saut, d'embarquer avec eux et de prendre la chance de voir où tout ça allait me mener ! Au départ, je n’était pas associée au sein de l’entreprise mais à mesure que nous développions des projets, l’équipe s’est agrandie et nous avons évolué d'une organisation à but non lucratif (OBNL) à une entreprise à part entière. C'est à ce moment que j'ai endossé le rôle d'associée et que je suis devenue entrepreneure, aux côtés de mes 5 autres collègues.

Îlots d'été

Quelle a été votre vision à l'origine de MASSIVart ? Comment a-t-elle évolué dans le temps ?

Claire T.

Je trouve que la vision et les valeurs de base (de MASSIVart) sont vraiment inspirantes. L'idée de faire une différence positive dans la société à travers l'art et la culture, c'est super puissant comme message. Ça me rejoint vraiment, surtout qu'on voit des résultats concrets ! Chaque nouveau projet me pousse à aller plus loin et à essayer des trucs innovants. Au fil du temps, forcément, il y a eu des changements. Au début, on était seulement une petite équipe de cinq, mais maintenant, on est quarante à travers trois pays différents. Les projets qu'on gère ont pris de l'ampleur, et leurs impacts aussi. Avant, on faisait des plus petits projets, des trucs temporaires ou des événements. Mais aujourd'hui, on a la chance de créer des projets qui perdurent dans le temps et qui permettent de transformer positivement les communautés. On arrive à s'impliquer concrètement avec les gens. Malgré tout ça, je remarque que la vision de départ de MASSIVart est toujours bien présente. On est là pour servir la communauté artistique et développer des opportunités auprès de nos clients, afin de pouvoir offrir aux artistes davantage de possibilités. Maintenant, on peut le faire à plus grande échelle, et même à l'international.

Îlots d'été

MASSIVart est une entreprise qui s’étend maintenant à l’internationale, quel a été le plus grand défi de l’internationalisation de votre entreprise et comment l’avez-vous surmonté ?

Claire T.

Se lancer à l'international, c'est compliqué. Faut savoir que nos premiers pas dans ce domaine ont eu lieu dans l'un des marchés les plus complexes et exigeants : la Chine. C'est un pays situé à l'autre bout du globe, ce qui signifie que nous avons toujours un décalage horaire de 12 heures. Ça peut paraître anodin, mais ça crée de réels défis au niveau des interactions et de la communication avec les clients, les fournisseurs, etc. Par contre, on a découvert plein de choses à travers cette expérience ! Ça nous a permis d’acquérir une compréhension approfondie du fonctionnement des douanes, des divers aspects légaux et économiques qui influencent la livraison de nos projets, mais aussi des différences culturelles qui existent entre nous et nos clients. On a vraiment appris à la dure à nos débuts en Chine, mais on a su capitaliser sur cette expérience et nous adapter. Nous avons par la suite étendu nos opérations à Dubaï, puis à Mexico. Ce sont les différentes péripéties qu’on a vécues qui nous ont permis de saisir les principaux défis auxquels on peut faire face à l'échelle internationale. Une de nos réalisations clés a été la compréhension de la culture de travail locale, qui joue un rôle crucial. Elle est changeante, fluctuante et interprétée différemment selon les régions. Une fois que tu as saisi cette dimension et que tu la comprends mieux, tu parviens toujours à trouver des points de convergence. De notre côté, nous avons également réussi à dénicher des associés et des employés compétents dans nos bureaux internationaux, ce qui facilite grandement la collaboration. Je ne dis pas que c’est toujours facile, mais quand tu es entouré des bonnes personnes, c’est vraiment-vraiment plus agréable !

Îlots d'été

Comment est-ce que Desjardins a contribué à votre démarche entrepreneuriale ?

Claire T.

Je le répète tout le temps, mais si Marie-Christine et Chantal (membres de l'équipe de la Caisse Desjardins de la Culture) n'avaient pas été là dès le début, on ne serait pas là où on en est. Elles ont fait confiance à une gang de jeunes créatifs qui n'avaient aucune idée de ce qui les attendait. Elles ont toujours été à nos côtés pour nous soutenir financièrement et nous guider. La caisse a joué un rôle clé à des moments cruciaux de notre évolution : elles ont cru en nous dès le départ et avaient confiance qu'on réussirait ! Leur soutien, même quand on était un OBNL sans gros revenus, nous a permis de continuer, de s'adapter et d'apprendre au fur et à mesure. Aujourd'hui, j’ose croire que leur pari a été gagnant. C'est sûr à cent pour cent que si on avait choisi n'importe quelle autre institution financière, on n’aurait pas eu les mêmes services. Ça fait une réelle différence, ça enlève un stress lié à la génération de revenus, et ça te permet de te concentrer à devenir meilleur dans ce que tu fais. En fin de compte, quand une bannière de cette envergure te fait confiance et soutient tes projets, c'est comme un catalyseur qui te donne encore plus de valeur. On sera éternellement reconnaissants envers Marie-Christine, Chantal et leur équipe chez Desjardins de nous avoir soutenus dès le début.

Îlots d'été

Qu’est-ce qui vous différencie des autres entreprises en matière de responsabilité sociale et environnementale ?

Claire T.

MASSIVart est vraiment impliqué sur le plan social. Depuis le début de nos opérations, nous avons alloué des millions de dollars au fonds destiné aux artistes avec lesquels nous collaborons et on continue sans cesse à créer des opportunités qui auparavant n'existaient pas dans ce milieu artistique. Je crois que la contribution de MASSIVart est unique. On fait beaucoup de travail d’accompagnement stratégique auprès de nos clients, afin qu’ils réalisent la valeur ajoutée qu’apporte l’art public et le placemaking dans leur communauté. Nous avons d’ailleurs mené une étude en partenariat avec l'Université de Toronto, visant à mettre en évidence le retour sur investissement (ROI) engendré par de tels projets dans les espaces utilisés par les communautés, et les impacts positifs étaient flagrants ! À mes yeux, contribuer activement à la création de savoir et au partage de connaissances au sein de notre industrie est également une forme d’engagement social. Nous nous efforçons aussi d'adopter de meilleures pratiques environnementales, notamment en donnant une seconde vie aux œuvres d'art publiques que nous créons. Plutôt que de systématiquement recourir à de nouvelles matières premières, nous privilégions la réutilisation des matériaux que nous avons déjà, afin de les réutiliser pour différents projets et dans divers contextes. C’est aussi super important pour nous d’utiliser au maximum des ressources et de la main-d’œuvre locale, plutôt que de commander en ligne et d’aller produire ailleurs.

Îlots d'été

Quel est votre meilleur truc pour garder un bon équilibre vie personnelle/travail ?

Claire T.

Je crois que parvenir à un bon équilibre travail-famille implique souvent de ne pas se restreindre aux normes préétablies. C'est selon moi davantage une question d'écoute de son propre corps, de ses émotions, de son état d’esprit. Il y a des semaines où je m'investis en travaillant plusieurs heures chaque soir, par blocs de 3 à 4 heures, tandis que d'autres semaines, je me permets de prendre ça plus relax, de travailler 35 heures et d’aller prendre l’apéro avec des amis. C'est important d'être à l'écoute de soi et de savoir mettre ses propres limites. Si tes besoins primaires ne sont pas satisfaits, tu risques probablement de ne pas être un bon entrepreneur. Je sais que c'est souvent hyper difficile à appliquer et qu’on se met énormément de pression pour arriver à nos buts, mais nous devrions toujours prioriser notre propre bien-être. Je crois qu’il est primordial d'être à l'écoute de son corps mais aussi de réussir à trouver un équilibre qui nous permet de garder notre drive parce qu'au final, il faut continuer à représenter notre entreprise. Après tout, si t’es au bout du rouleau et que tu ne privilégies jamais ton bien-être personnel, ça risque d’être d’autant plus difficile d’aller décrocher des contrats, trouver des partenariats, et d’inspirer ses collaborateurs.

Îlots d'été

Quelle est votre plus grande fierté par rapport au leadership et à la gestion d’équipe au sein de MASSIVart ?

Claire T.

Je pense que ma plus grande fierté est la cohésion d’équipe qui règne encore entre les associés, et la maturité qu’on a acquise au fil des années. Après tout, ça fait presque 10 ans qu’on travaille tous ensemble ! C’est fou de repenser qu’à l’époque, on était dans notre vingtaine et que maintenant, on commence à avoir des familles. D’avoir tous évolué à notre manière mais en gardant néanmoins le même but commun, en nourrissant la même vision, tout en réussissant encore à avoir autant de plaisir - je trouve ça impressionnant. Mine de rien, c'est pas toujours facile les relations humaines ! Je compare souvent notre situation à celle d'un mariage à cinq, mais où en plus, on gère des comptes bancaires avec des transactions quotidiennes. La confiance est hyper importante dans ce genre de situation, et c'est cette confiance là que nous avons véritablement réussi à bâtir au cours de ces dix dernières années.

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